bjr à tous
voici une "lettre ouverte" qui synthétise ce qui nous parait problématique dans ce concours.
Nous y essayons d'être clairs, directs et - relativement exhaustifs sans être ni trop agressifs ni trop complaisants.
Il serait utile que vous nous disiez si vous partagez ce point de vue, si vous êtes solidaires et si vous acceptez d'être co-signataires de ce document.
Nous souhaitons avant tout l'envoyer aux organisateurs du concours + Ordre des Architectes + UIA + les associations d'architectes + en faire une pétition à laquelle vous pouvez adhérer ci-dessous (architectes et pas seulement)
merci de diffuser le plus largement possible pour espérer que cette mobilisation serve (enfin) à changer les mentalités à l'égard des concours d'architecture.
Bien à vous
Pablo Lhoas
Merci à Benoît Delpierre, Harold Fallon, Natalie Herr, Pierre Lhoas et Bertrand Terlinden pour la rédaction!
Pour vous inscrire à la liste des co-signataires : concourslln@gmail.com
LETTRE OUVERTE
Site officiel du concours
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mardi 11 décembre 2007
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3 commentaires:
de tout coeur avec vous
andré Delier
Architecte
Dans La Libre Belgique du 18/12/2007.
Débats autour du futur musée de LLN
Une quarantaine de projet ont été rentrés pour le futur musée de LLN. Mais de nombreux architectes critiquent la procédure. Réponses.
Gabriel Ringlet, responsable du dossier du futur nouveau musée à l'UCL est ravi. Hier soir, à la limite pour la remise des projets, près de 40 dossiers avaient été rentrés. "Nous avons eu plus de 500 visites sur notre site du concours. Et ces projets viennent d'Angleterre, des Etats-Unis, du Japon, de la Chine et bien sûr, de France et de Belgique. Je suis très enthousiaste quand je vois ces idées".
Rappelons qu'au bord du lac de Louvain-la-Neuve, en contrebas de la Grand-Place et de l'aula magna, avec une vue superbe sur le plan d'eau, sera construit un tout nouveau musée de 5000 m2 (le triple de la surface du musée actuel) dont 3500 m2 au sol et 2000 m2 de surface d'expos. L'université veut, pour ce musée, un geste important d'architecture contemporaine qui pourra être en contraste avec l'architecture de LLN. Ce musée devra être allongé comme une galette et recouvert d'un toit végétal afin de garder la perspective sur le lac et jouer la carte de développement durable, mais surmonté d'un "signal" fort (700 m2 de surface) visible depuis la Grand-Place comme du lac.
Un grand "concours international d'idées" pour les bureaux d'architectes a été lancé le 15 novembre dernier (www.muse.ucl.ac.be) et les dossiers viennent d'être rentrés. Le jury comprendra des représentants de la ville, de l'université, du musée, du donateur et des spécialistes des musées ainsi que des architectes. Il se réunira entre le 15 et le 30 janvier pour délibérer. Il fera une sélection de 3 à 5 architectes qui participeront à la deuxième phase - rémunérée celle-là - du concours. Ils remettront leurs dossiers pour le 15 mai 2008. Un mois plus tard, le lauréat sera choisi et les travaux débuteraient en janvier 2009 pour une ouverture espérée du musée dans le premier semestre 2010.
Ce musée tant attendu a été rendu possible par un don de dix millions d'euros de Jean Peterbroeck (fondateur de la société de bourse Petercam) et sa femme, sans aucune contrepartie autre que la construction du musée.
L'anonymat ?
Mais ce "concours d'idées" a suscité un débat dans le monde de l'architecture belge. Une pétition a été rapidement lancée par les architectes et enseignants Pablo Lhoas et Harold Fallon et elle a recueilli 160 signatures en deux jours. (voir http://architectureetarchitectures.blogspot.com/). De Pierre Hebbelinck à Olivier Bastin et Pierre Blondel. Ils exposent une longue liste de griefs estimant que ce concours ne respecte pas les standards internationaux. Gabriel Ringlet s'en défend. D'abord, il rappelle que l'UCL construit ce musée à titre privé, sur fonds propres, et est donc libre de sa procédure. Le futur musée Hergé, par exemple, construit aussi sur fonds propres, a été attribué sans concours à Christian de Portzamparc. Il souligne que s'il y a pétition, c'est que L'UCL a décidé de faire un concours et de le faire en toute transparence en rendant public toutes les conditions. Il affirme avec force qu'il n'y a aucun agenda caché et que les membres du jury pourront décider en toute liberté. Les frais de dossier de 500 euros ont aussi fait grincer des dents. Non seulement les participants ne sont pas rémunérés pour leur travail mais doivent payer. "Les spécialistes des concours nous ont dit que par dossier, nos frais pourront atteindre 1500 euros. Et faire payer une partie de ces frais est conforme à ce qui se passe souvent ailleurs".
Plus délicat est peut-être la règle du non-anonymat des candidats, faisant naître des suspicions de sélection sur base des noms des bureaux plus que des projets. "Ce projet de musée, répond Gabriel Ringlet, est capital pour nous car il est plus qu'un musée, il est une pièce importante de l'avenir de la ville et du devenir de LLN. Il était donc important de s'assurer du sérieux des propositions. Mais si une idée originale, intéressante aussi pour cette intégration dans la ville, vient d'architectes peu connus, le jury peut évidemment la sélectionner. C'est clair."
Permettez-moi de réagir en tant qu'habitant de Louvain-la-Neuve depuis plus de 15 ans.
Je soutiens pleinement votre initiative de réagir contre ce concours douteux.
Votre réaction souligne un problème fondamental que les habitants de Louvain-la-Neuve ont à maintes fois subi : l'absence de démocratie en matière d'urbanisme dans notre ville ("notre" ? ou devrais-je dire la ville de l'UCL ?).
Qui plus est, le problème s'exprime de nouveau dans l'aménagement des abords de la Grande Aula, qui est déjà le symbole de décisions unilatérales de l'UCL contre l'avis des habitants. Indépendamment des qualités ou défaut du bâtiment, l'implantation de la Grande Aula a en effet privé l'ensemble des usagers du centre ville d'une perspective exceptionnelle, qui aurait été l'un des fleurons urbanistique de Louvain-la-Neuve. L'UCL n'a rien voulu entendre et a utilisé le dogme de "la chaleureuse ville moyenâgeuse sans perspective" pour justifier l'implantation de son bâtiment "phare". Qui plus est, elle a menti en promettant un bâtiment transparent au travers duquel on aurait vu le lac : toute personne s'étant promené sur la Grand Place sait qu'il n'est rien.
Le dogme de la "ville moyenâgeuse" est d'ailleurs maintenant oublié par les exigences de l'UCL pour son nouveau musée, car la Grande Aula, elle, devrait continuer à s'offrir une perspective, le musée s'écrasant littéralement devant elle.
Un vrai concours pour le Musée aurait dû porter aussi sur l'aménagement des abords de la Grande Aula, afin de "faire oublier" cette erreur urbanistique et faire revivre l'idée d'une ville ouverte à tous. Mais on est encore loin de tout cela, car l'université mène toujours plus une dictature peu éclairée sur "son" site.
Il est vrai qu'il est pour l'instant une réussite de promotion immobilière, mais c'est un échec sociologique et démocratique cuisant.
Un habitant de LLN.
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